Apolonia Sokol

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Apolinia Sokol
Apolinia Sokol en 2023.
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enseignante de pratiques artistiques
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Apolonia Sokol (née en 1988 à Paris) est une peintre figurative française.

Elle est connue pour son approche autobiographique de la peinture, utilisant l'art du portrait comme outil d'autonomisation politique dans des peintures inspirées des canons de l'histoire de l'art, pour aborder les questions liées au féminisme et à la culture queer[1],[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Apolonia Sokol naît en 1988 à Paris, avec des origines polonaise et française[2]. Elle grandit en France — à Paris dans le quartier de Château Rouge au sein du théâtre Le Lavoir Moderne, tenu par ses parents[2] — et au Danemark[3].

Elle obtient une maîtrise aux Beaux-Arts de Paris, après quoi elle déménage à New York où elle travaille dans l'atelier de Dan Colen (en). Elle s'installe ensuite à Los Angeles, où elle retrouve une communauté d'artistes pour échanger autour de la peinture figurative[réf. nécessaire].

Distinctions[modifier | modifier le code]

À son retour en Europe, elle est nommée au prix Révélations Emerige en 2018[4] et remporte le prix Antoine Marin en 2019.

En 2020, elle est lauréate de l'Académie de France à Rome et obtient une résidence à la Villa Médicis pour 2020-2021[2].

Œuvre[modifier | modifier le code]

Apolonia Sokol compte parmi les figures marquantes de la nouvelle peinture française selon de multiples critiques[5],[6]. Réfléchissant sur la représentation des genres à travers l'histoire du corps et sur la politique corporelle, sa peinture se caractérise par sa relation étroite et son intimité avec les modèles qu'elle peint. Elle représente souvent ses amis, amants et collaborateurs comme des icônes d'une subjectivité radicale liée par des parentés alternatives et une idée de « famille choisie »[6].

Le critique d'art Richard Leydier note dans Artpress la théâtralité de l'espace dans ses tableaux où les femmes représentées « habitent un espace insolite qui les contient dans une géométrie fermée et anguleuse. [...] L'icône établit la relation entre le fond et le sujet, de sorte qu'elle est une métaphore de la façon dont une figure est transplantée dans un lieu, un décor ou un pays[5]. »

Si Apolonia Sokol fait référence à l'influence d'artistes telles que Suzanne Valadon[7], Alice Neel, Chantal Joffe (en) et Tracey Emin[8], elle aborde également à travers son travail l'omission des femmes dans l'histoire de l'art, en réhabilitant des figures historiques comme Artemisia Gentileschi ou Elisabetta Sirani[9] dans des interprétations contemporaines de leurs œuvres, en s'appropriant et en inversant des éléments iconographiques de peintures célèbres telles que Le Printemps de Boticelli[1].

Expositions[modifier | modifier le code]

De retour à Paris, en 2016, son travail est exposé à Copenhague à la galerie Andersens’s Contemporary, puis à Istanbul à la galerie The Pill en 2018[2].

Elle participe à plusieurs expositions collectives et de projets institutionnels[2], tels que « Tainted Love », exposition inaugurale du Confort moderne (2017)[10] ; « Peindre, dit-elle » au musée des Beaux-Arts de Dole (2017)[11] ; « Mademoiselle » au Crac Occitanie (2018)[12] ; « Aux sources des années 1980 », au musée de l'abbaye Sainte-Croix (Les Sables-d'Olonne, 2019)[13] ; « Tainted Love / Club Edit » à la Villa Arson (2019)[10] ; « Women Painting Women » au musée d'Art moderne de Fort Worth (Texas, 2022)[1] ; « Femmes et changement » au musée d'art moderne Arken, à Copenhague (2022)[14] ; « Immortelle. Vitalité de la jeune peinture figurative française » et « Possédé » (2023) au MO.CO. à Montpellier[8] ; « She - Classicità » à l'Institut Polana à Varsovie (2021)[15] et « Entre tes yeux et les images que j'y vois (A Sentimental Choice) » à la fondation Pernod Ricard à Paris (2022)[16].

En 2023, une grande exposition personnelle lui est consacrée au musée d'art moderne Arken à Copenhague[17].

Filmographie[modifier | modifier le code]

En 2022, Danish Contemporary et HBO Max coproduisent le documentaire Apolonia, Apolonia réalisé par Lea Glob, qui a suivi la vie et la carrière de l'artiste pendant treize ans[18],[19],[20],[21].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Women painting women: replete with complexities, abjection, beauty and joy, Fort Worth, TX, Modern Art Museum of Fort Worth, (ISBN 978-1-63681-035-5).
  2. a b c d e et f « Apolonia Sokol », sur villamedici.it (consulté le ).
  3.  Apolonia, Apolonia [Motion picture], Glob, Lea (director) ().
  4. « Apolonia Sokol », Revelations Emerige (consulté le ).
  5. a et b Richard Leydier, « Apolonia Sokol », Artpress, no 458,‎ , p. 18-21 (lire en ligne).
  6. a et b Amélie Adamo, « 50 Artistes qui font la nouvelle scène française », L'Œil, no 762,‎ , p. 36 (lire en ligne).
  7. Anael Pigeat, « Élans contemporains », Connaissance des arts (hors série), no 1026,‎ , p. 61-65 (lire en ligne).
  8. a et b Anya Harrison, Deniz Yoruc et Caroline Chabrand, Immortelle : vitalité de la jeune peinture figurative française, Cinisello Balsamo Milan, Silvana editoriale, (ISBN 978-88-366-5406-2).
  9. « Les muses d'Apolonia Sokol », sur yaci-international.com (consulté le ).
  10. a et b Commissariat de Yann Chevallier.
  11. Commissariat de Julie Crenn.
  12. Commissariat de Tara Londi.
  13. Commissariat d’Amélie Adamo.
  14. Women and change, Ishøj, Arken Museum of Modern Art, (ISBN 978-87-7875-146-1).
  15. (en) Huncwot.com, « Polana Institute », sur polana.institute (consulté le ).
  16. « Entre tes yeux et les images que j'y vois », sur Fondation d'entreprise Pernod Ricard (consulté le ).
  17. « Apolonia Sokol », sur uk.arken.dk (consulté le ).
  18. (en) Glob, « Apolonia, Apolonia », Cineuropa, (consulté le ).
  19. (da) « Apolonia, Apolonia DK/Dokumentarfilm 2022 », The Danish Film Institute, (consulté le ).
  20. Jacques Morice, « Cinéma : Apolonia, Apolonia ou l'épopée intime de la jeune peintre Apolonia Sokol », Beaux Arts Magazine,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  21. (en-US) Lodge, « Apolonia, Apolonia Review: An Artist Loses and Finds Herself in a Quest for Validation », Variety, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Ressource relative à l'audiovisuelVoir et modifier les données sur Wikidata :